A(c)cueillir le bonheur... bulbesque !

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“Le bonheur est une fleur qu'il ne faut pas cueillir."

~ A. Maurois

Cher Toi,

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Se lever à la fraîche... Expression quelque peu galvaudée en ce 16 février (avec 15° prévus en matinée) puisque le fond de l'air a déjà la douceur du printemps...

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Avant que les frimas ne reviennent, ouvrir les yeux et accueillir une surprise minuscule.

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Délicatesse de l'instant, chorégraphie de la clochette qui se libère petit à petit du bulbe et de son carcan.

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Imaginer la bataille aussi énergique qu'énergétique qu'il lui faut mener à cette si petite chose pour passer de bulbille à fée clochette !

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Transposer dans nos vies d'humain(e)

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Où la moindre anicroche nous laisse trop souvent imaginer le pire, insurmontable, voire innommable alors qu'il ne s'agit là que d'un obstacle - le plus souvent passager - pour simplement nous préparer à mieux accueillir la suite en étant un peu plus solide, bien équipé pour embrasser ce que l'on chérit, plus intensément et durablement.

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Vois-tu où je veux en venir, Cher Toi ? Es-tu prêt à quelques bonds dans le temps pour cueillir certaines de mes folles sagesses, glanées au fil des saisons, avec plus ou moins de patience, de florissantes passions et quelques bouquets d'expériences ?!

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Pendant des décennies, j'avais une idée fausse (entre autres) au sujet des bulbes. Je pensais que c'était compliqué ; que je ne saurais pas faire pousser ces drôles de caïeux séchés ; que ce n'était pas pour moi et mes plantations de poupée, sous le ciel parisien.

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Effectivement, la base de cette pensée était complètement erronée mais pas complètement infondée. En rapport avec ma gestion très personnelle du temps, des agendas, je loupais très allègrement la saison adéquate pour les installer au bon moment, afin de les rempoter quand il fallait et non quand j'y pensais.

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Alors forcément, quand ça me prenait c'était ou trop tôt ou bien trop tard. Ce n'était décidément pas pour moi. Et je restais avec cette chimère tatouée dans un coin de ma tête, aussi tenace qu'inappropriée.

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Mais, pleine de paradoxes, en tant que bonne humaine que je suis, c'était sans compter sur mes idées fixes... Ne résistant pas à l'envie de ces prémices printanières, j'ai fini par contourner l'obstacle calendaire. Comment ? Tout simplement en me facilitant la tâche et en adaptant l'envie à ma manière de fonctionner ; j'ai trouvé une parade simple et efficace : privilégier ces bulbes déjà installés en terre, dans leurs pti godets, avec leurs feuillages prêts à croquer la vie et tous les instants, aussi éphémères soient-ils, qu'elle avait à leur offrir.

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Et là, ce fut pour moi la révélation "bulbesque" !

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Il y a deux bonnes semaines, une envie irrépressible de fleurs me piqua. Pas dans un vase ! Non, non. Ca, c'est proscrit dans ma vie depuis plus de vingt ans déjà... Et tu sais comment je suis dans ces moments-là : un vrai pti bourdon (même si ce n'est pas de saison) qui bourdonne, sans bougonner, mais prêt à foncer, pour se libérer les antennes et d'emblée trouver un début de solution pour passer à l'action avec passion. Mais comment fleurir mon pti coin de verdure miniature en plein hiver, avec des plantes à mon goût ???

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J'avais bien tenté de planter quelques bulbes de tulipes à l'automne : une première pour moi ! On croise les doigts car ça pousse (les premières feuilles sortent enfin de terre). Sauf que fin janvier, ça manquait terrriblement de touches de couleurs dans le jardin des chats. Une visite à la jardinerie un jour de pluie et hop, c'était reparti mon kiki pour les folies... Heureusement que je n'ai choisi que des miniatures car mes 3m² de balcon ne sont malheureusement pas extensibles. Muscaris, crocus, tulipes et iris nains sans oublier des petites clochettes blanches (je ne sais pas quelle est la variété choisie par manque d'étiquette ?!).

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Début de récompense depuis le début de la semaine : c'est un vrai festival de surprises. C'est surtout pour cela que j'apprécie tant ces histoires de bulbes et d'autant plus lorsqu'on joue le jeu de bien faire les choses au bon moment (les planter en automne pour les accueillir en fin d'hiver ou au début du printemps, par exemple). Car la magie opère encore davantage puisqu'on les oublie, qu'ils travaillent en sous-sol et soudain, un bon matin, un vrai petit cadeau surprise s'offre à vos yeux !

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Comme un coup de baguette magique, je suis projetée directement dans le magnifique éden de ma mamie-coeur qui soudain, alors que tout était froid, que la nature semblait bien endormie, offrait de magnifiques touches de couleur pourpre, orangée et blanche en plein milieu de la pelouse verdoyante. Elle me disait que les fées avaient joué des pinceaux pendant la nuit et hop, magique : des crocus s'étaient invités.

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Des décennies plus tard, sans pelouse, mais avec un petit espace suspendu au 7ème, les ailes de ma mamie-coeur sont venues me chatouiller encore et me permettre cette féerie dont Dame Nature a le secret. A l'heure où j'écris ces lignes, les crocus viennent de libérer leurs tiges et laissent poindre leurs bourgeons, les iris nains offrent un vrai bouquet en terre, les muscaris jaillissent en tous sens, les tulipes sortent leur armure végétale qui soutiendra tige, pétales et sépales et les périanthes blancs de mes futures fées clochettes apparaissent et se libèrent pour bientôt s'élever.

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Ce partage bulbesque t'aura-t-il fait autant plaisir qu'à moi ?

Cette histoire de fausse idée tatouée au mauvais endroit résonne-t-il en toi également ??

Ce contournement pour parvenir à tes fins par un chemin détourné te donnera-t-il des idées ???

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Je te le souhaite de tout coeur car ça fait frétiller les pensées, jaillir d'autres idées, ça comble de joie et, et, et... Ca permet d'accueillir de jolis bonheurs sans cueillir trop de fleurs !

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Des brassées colorées

Des baisers parfumés,

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Ta Lune,